Romy Schneider

ROMY SCHNEIDER
1938 – 1982

Rosemarie Magdalena Albach, fille des acteurs Magda Schneider et Wolf Albach Retty est née à Vienne (Autriche) le 23 septembre 1938.

En 1944 Romy entre à l’école primaire de Berchtesgaden, un an avant le divorce de ses parents qui la laissera assez perturbée. Puis en 1949 elle devient pensionnaire de l’Internat Goldenstein, près de Salzbourg, et enfin en 1953 s’inscrit à l’École des Beaux-arts de Cologne.

Le producteur Kurt Ulrich cherche une jeune fille pour interpréter le rôle de la fille de Magda Schneider dans Lilas Blancs. Magda propose Romy dont les essais sont si brillants qu’elle est engagée immédiatement.

En 1954, Romy est contactée par Ernst Marischka pour tourner Les jeunes années d’une reine. Ce sera son premier grand succès commercial et le début d’une grande série romanesque dont les trois volets de Sissi seront l’apogée. Elle aura du mal à se défaire de cette image.

En 1957 Kirk Douglas remarque Romy lors du Festival de Cannes, et la Paramount veut lui offrir un contrat de trois ans. Mais sa famille s’y oppose et elle commence à se rebeller en acceptant d’interpréter Jeunes filles en uniforme, dont le sujet traitant des amitiés saphiques dans un pensionnat, fait grincer bien des dents.
Pierre Gaspard-Huit lui propose en 1958 le rôle principal de Christine, aux côtés de deux jeunes premiers : Jean-Claude Brialy et un certain Alain Delon.

Un amour flamboyant se déclare entre eux au cours du tournage, elle part avec lui s’installer à Paris et leurs fiancailles officielles sont célébrées le 22 mars 1959 devant la presse internationale.
Suivront cinq ans de passion orageuse pendant lesquelles Romy prend véritablement le large par rapport à sa famille et aux rôles de jeune-fille-idéale-bien-sous-tous-rapports qu’on lui suggère sans cesse.

Elle préfère René Clément, Luchino Visconti, Alain Cavalier, Orson Welles, Otto Preminger…et triomphe au théâtre.

En 1963 elle reçoit L’Etoile de Cristal de l’Académie du Cinéma pour sa création dans Le Procès. Columbia lui offre un contrat royal de sept ans.

Mais pendant son séjour aux Etats-Unis, Delon la trompe et rompt par un simple mot d’adieu et quelques roses laissés sur la table du salon… Il épouse Nathalie Barthélemy, enceinte de leur fils Anthony, et Romy tente de noyer son chagrin en acceptant L’Enfer de Henri-Georges Clouzot. Malheureusement le réalisateur est victime d’une crise cardiaque, le tournage s’interrompt et ne reprendra pas.

La Victoire du Cinéma Français, récompensant la meilleure actrice étrangère de l’année, est décernée à Romy en juin 1964.

En 1965, elle fait la connaissance de Harry Meyen, metteur en scène de théâtre réputé en Allemagne, et l’épouse le 15 juillet 1956. Leur fils David-Christopher naît le 3 décembre. Elle rencontre aussi, sur les plateaux de La Voleuse, Michel Piccoli qui deviendra un de ses amis les plus proches. Le septième art la délaisse un peu et ne lui donne pas de rôles très marquants. Jusqu’à ce qu’Alain Delon, 5 ans après leur rupture, l’impose à ses côtés dans La Piscine de Jacques Deray.

Retour fracassant de Romy, radieuse et superbe.
Claude Sautet l’engage pour Les Choses de la Vie et en fait son égérie. Femme moderne et responsable, elle s’engage en 1971, avec Simone de Beauvoir entre autres, en faveur de l’avortement libre. Elle signe le fameux « Manifeste des 343 », publié en France dans Le Nouvel Observateur et en Allemagne dans le magazine Stern, ce qui lui vaut d’être inquiétée par le Tribunal de Hambourg.

Joseph Losey la réclame, Visconti et Sautet lui offrent des succès foudroyants avec Ludwig et César et Rosalie, mais la vie privée de Romy s’effrite et la séparation est houleuse en 1973 : Harry réclame la moitié de la fortune de sa femme pour qu’elle puisse conserver la  garde de David !

Epuisée nerveusement, elle part se reposer en Suisse, mais rentre au bout de trois mois pour tourner Le Train avec Pierre Granier-Deferre. Elle est ensuite engagée par Michel Deville pour Le Mouton Enragé, et par Francis Girod pour Le Trio Infernal. Romy interprète une criminelle sanguinaire, coup de grâce absolu pour son étiquette douce et sage !

Début 1974, elle est emballée par le projet d’un tout jeune réalisateur polonais : L’Important c’est d’aimer, et se bat pour que le film existe. Andrezj Zulawski la pousse à bout (il recommencera plus tard avec Sophie Marceau et Isabelle Adjani…)

Au cours de l’été suivant elle tourne Les Innocents aux mains sales de Claude Chabrol un fiasco total. Déçue, elle ne veut pas prendre le risque d’accepter la proposition de Marco Ferreri qui la veut pour sa Dernière femme.

En automne 1975 sort sur les écrans Le vieux fusil de Robert Enrico. Le film sera trois fois primé le 3 avril 1976, lorsqu’a lieu la toute première cérémonie des Césars, décernés par l’Académie des Arts et Techniques du Cinéma.
Romy est récompensée pour L’Important c’est d’aimer et dédie son prix à Luchino Visconti, décédé le 17 mars.

Entre temps, elle a épousé Daniel Biasini le 18 décembre 1975, et en janvier 1976, perd l’enfant qu’ils attendaient. Elle est très secouée mais part néanmoins pour Athènes où elle devient Margot Santorini, l’héroïne d’ Une femme à sa fenêtre de Granier-Deferre, puis revient en France pour Mado de Sautet.

Au début de l’hiver, elle rompt le contrat qu’elle avait avec Liliana Cavani pour une nouvelle version de Loulou : elle refuse une scène de vulgarité gratuite et malsaine. Incident vite oublié avec Sautet qui la dirige en 1978 dans Une histoire simple. Un rôle qui lui donne son second César le 3 février 1979.

Clair de Femme de Costa-Gavras est présenté avec succès au Festival de Venise, mais le 15 avril Romy apprend une nouvelle tragique : son ex-époux Harry Meyen s’est pendu.
Très affectée, elle donne à La Mort en direct , de Bertrand Tavernier, une dimension très particulière…

En 1980, elle incarne Emma Eckhert dans La Banquière de Francis Girod, Anna Brigatti dans Fantôme d’amour, et en 1981, l’épouse de Michel Serrault dans Garde à vue.

Daniel et elle se séparent, elle subit une ablation du rein droit, et le 5 juillet, son fils David qui tentait d’escalader une grille s’empale sur une pointe d’acier et succombe à une perforation intestinale.

Anéantie, détruite, Romy s’accroche à La passante du Sans-Souci comme à une bouée de sauvetage.

Elle part se réfugier aux Seychelles avec sa fille et son nouveau compagnon, Laurent Pétin, mais les journalistes la traquent sans relâche. Elle déménage sans arrêt, et finit par se fixer dans un petit village des Yvelines, en région parisienne. Costa Gavras, Fassbinder, Milos Forman et Laurent Heynemann la sollicitent, elle commence à respirer un peu.

Mais le 28 mai 1982, en pleine nuit, Romy est victime d’un arrêt cardiaque dont on ne connaîtra jamais la cause. L’hypothèse du suicide a été démentie le jour-même par le procureur de la République qui signa le permis d’inhumer.

Romy Schneider est enterrée dans le cimetière de notre village de Boissy-Sans-Avoir.

 

Filmographie :

1953
Lilas blancs (Wenn der weisse Flieder wieder blüht)
Feu d’artifice (Feuerwerk)

1954
Les jeunes années d’une reine ( Mädchenjahre einer Königin) (Ernst Marischka)

1955
Mam’zelle Cri-Cri (Die Deutschmeister)
Mon premier amour (Der letzte Mann)
Sissi

1956
Sissi imératrice (Sissi die junge Kaiserin)
Kitty (Kitty und die grosse Welt)
Un petit coin de paradis (Robinson soll nicht sterben)

1957
Monpti
Sissi face à son destin (Sissi, Schicksalsjahre einer Kaiserin)
Mademoiselle Scampolo (Scampolo)

1958
Christine
Eva ou Carnet d’une jeune fille (Die Halbzarte)

1959
Mademoiselle Ange (Ein Engel auf Erden)
La Belle et l’Empereur (Die schöne Lügnerin)
Katia
Plein soleil

1961
Boccace 70
Le combat dans l’île

1962
Le procès (The trial)
Les vainqueurs (The victors)

1963
Le Cardinal (The Cardinal)
Prête-moi ton mari (Good neighbor Sam)

1964
L’enfer (inachevée – Clouzot)
Quoi de neuf Pussycat ? (What’s new Pussycat ? – Donner)

1965
Dix heures et demie du soir en été (10.30 p.m. summer)

1966
La voleuse (Chapot)
Tripple Cross (Young)

1968
Otley (Clément)
La piscine (Deray)

1969
L’inceste (My lover, my son)
Les choses de la vie (Sautet)

1970
Qui ?
Bloomfield
La Califfa (Bevilacque)
Max et les ferrailleurs (Sautet)

1971
L’assassinat de Trotsky (The assassination of Trotsky)

1972
Ludwig ou Le crépuscule des dieux (Visconti)
César et Rosalie (Sautet)

1973
Le train (G.Deferre)
Un amour de pluie
Le mouton enragé (Delville)
Le trio infernal

1974
L’important c’est d’aimer (Zulawski)
Les innocents aux mains sales (Chabrol)

1975
Le vieux fusil (Enrico)

1976
Mado (Sautet)
Une femme à sa fenêtre (G.Deferre)

1977
Portrait de groupe avec dame

1978
Une histoire simple (Sautet)
Liés par le sang

1979
Clair de femme (Costa Gavras)
La mort en direct (Tavernier)

1980
La Banquière (Girod)
Fantôme d’amour (Fantasma d’amore – Risi)

1981
Garde à vue (Miller)
La passante du Sans-Souci (Rouffio)

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